Lenovo lorgne Lexmark

L’entreprise chinoise Lenovo, qui a racheté la division PC d’IBM, aurait à présent des vues sur le fabricant d’imprimantes Lexmark. Les analystes estiment que la reprise serait logique tant pour l’entreprise que pour le pays.

La vente d’imprimantes en Chine augmente de manière explosive. Il va de soi que des entreprises locales vont tenter de prendre une participation dans des producteurs d’imprimantes étrangers, non seulement pour bénéficier des développements sur le marché local, mais aussi pour décrocher une partie de leur chiffre d’affaires international.Selon une étude récente réalisée par Lyra Research, c’est surtout la vente des imprimantes laser qui augmente rapidement en raison d’une hausse de leur utilisation professionnelle. “L’on s’attend à ce que cette forte croissance se poursuive jusqu’en 2010. Surtout sur le marché des imprimantes laser, étant donné que les entreprises chinoises préfèrent le laser au jet d’encre”, déclarent les analystes Larry Jamieson et Ji Rong de Lyra Research. Le chiffre d’affaires total, y compris le matériel, les cartouches et les programmes, atteindrait en 2010 le seuil des cinq milliards de dollars, selon des prévisions de vente.Les analystes tiennent compte du fait qu’une entreprise chinoise reprendra un fabricant d’imprimantes étranger pour relancer nettement la production locale. Le producteur américain Lexmark est la proie la plus citée pour un rachat. Et c’est le géant chinois des PC Lenovo qui est mentionné comme l’acheteur le plus logique – seul ou intégré à un groupe – et qui obtiendra certainement le soutien du gouvernement chinois.”D’ici deux à cinq ans, Lenovo entend devenir un fabricant d’imprimantes en vue au niveau international”, expliquent les analystes de Lyra. “Et nous pensons que ce projet est très sérieux. Hong Liu, directeur général de la division périphériques de Lenovo, nous l’a confirmé.”Argent publicLe gouvernement chinois, le principal actionnaire de Lenovo, a soutenu l’entreprise lorsqu’elle a racheté la division PC d’IBM et ne s’opposera pas, selon les analystes, à une acquisition de Lexmark. Lexmark (elle-même autrefois une composante d’IBM) est rentable, contrairement à l’ex-division PC d’IBM, et a réalisé au dernier trimestre un chiffre d’affaires d’1,23 milliard de dollars, soit 1,6 pour cent de plus qu’un an auparavant. Le cours de son action a grimpé cette année, et l’entreprise dispose à présent de 6,5 milliards de dollars de capitaux.Lenovo possède actuellement un milliard de dollars en caisse, mais ce montant va probablement diminuer. “On ne sait pas qui va établir le chèque en cas de rachat”, déclare Jamieson. “Mais le gouvernement interviendra très certainement, soit via Lenovo, soit via un consortium à constituer.”Les marges importantes sur les cartouches et les autres produits d’impression suscitent l’intérêt chinois, mais la Chine entend aussi avoir la mainmise sur une partie de la technologie, afin d’éviter de payer les indemnités élevées sur les droits des brevets. Les dirigeants chinois font tout ce qu’ils peuvent pour que les industries du pays croissent.”Le gouvernement chinois est particulièrement prudent et désire faire sortir l’industrie chinoise du simple rôle d’assemblage, étant donné qu’elle est à présent sérieusement concurrencée par des pays comme le Vietnam et l’Inde”, expliquent les analystes de Lyra. “S’il n’y parvient pas, les conséquences seront énormes. Des pertes se chiffrant en millions et le chômage pourraient provoquer un chaos politique et conduire en fin de compte à la chute du gouvernement en place.”

Fout opgemerkt of meer nieuws? Meld het hier

Partner Content